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"Balzac, c’est bien, mais les descriptions sont trop longues" : la critique de Jean-Louis Kuffer (magazine Bon Pour La Tête)

La chronique de jlk

La comédie humaine selon Balzac revit dans tous nos feuilletons

 

Magazine en ligne BON POUR LA TÊTE (20 MARS 2021)

 

Après avoir lu tout Balzac, en dilettante éclairé plus qu’en spécialiste imbu de scientificité, Sergio Belluz nous invite tout jovialement à (re)parcourir les avenues et les ruelles, les antichambres publiques et les chambres privées de l’immense cité observée et rêvée - Paris métaphore du monde entier - par le géant à tête de chien et cœur d’enfant blessé. Dans la foulée, de Dante à Marcel Aymé, de Saint-Simon à Simenon via Proust avant les coups de becs de Michel Houellebecq, le roman balzacien de la Société rebondit aujourd’hui dans certaines séries télévisées…

 

Un grand romancier se reconnaît, me semble-t-il, à sa capacités de discerner et de lier entre eux la partie et le tout, le détail révélateur et la vue d’ensemble, l’instant anecdotique et le mouvement de l’épopée, le fait tragique et sa pondération comique, la part de l’individu et celle de la tribu, du groupe, de la troupe, de la foule en sa houle.

 

Or Balzac avait cette qualité amplifiée jusqu’à tous les excès d’une vitalité quasi bestiale et plus délicatement géniale dont on ne voit pas aujourd’hui l’ombre d’un héritier de même format même s’il s’inscrit lui-même dans une filiation, de la cour de Saint-Simon aux salons de Marcel Proust. Grande machine humaine à l’aube de l’ère industrielle, ancré dans son époque entre nostalgie conservatrice et prescience visionnaire, Balzac ramasse tout le bazar passé et présent avec une option sur le futur de ce qu’on pourrait dire l’actuel fantastique urbain à dimension mondiale.

 

La France littéraire n’est plus grand chose aujourd’hui, mais le regard et l’esprit de Balzac revivent après avoir été quelque peu refoulés par les contempteurs modernes de l’histoire à raconter ou du reportage, dénigrant jusqu’à l’existence du personnage, impatients de réduire le texte à la textualité sans tripes et à la froideur professorale du concept. Mais il y a une autre histoire de la littérature vivante que celle des pions et d’autres lectures que celle des spécialistes confinés, dont témoigne un petit livre épatant paru l’an dernier: en cent pages vives et limpides, avec un titre malicieux qui en donne le ton,  Balzac c’est bien, mais les descriptions sont trop longues, le lettré vaudois secundo Sergio Belluz nous invite ainsi à revoir notre copie d’écoliers souvent mal lunés et à larguer pas mal de préjugés…

 

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LA RÉALITÉ EST UNE FICTION QUE LE ROMANCIER NE SAURAIT IGNORER...

 

J’improvise les mots de cette 124chronique sur notre média indocile au rythme irrésistible de Van Morrison sous mes fenêtres ou peu s’en faut (en live au Montreux-Jazz en 2016), l’homme-orchestre passant du saxo, à la guitare ou à la musique à bouche, sans compter sa voix de nègre blanc bluesy à chapeau de gangster et lunettes fumées, et Balzac était touche-à-tout comme ça en plus géant, ça va de soi, romancier sociologue à visées réalistico-mystiques et panse enceinte du monde entier, et le compère Sergio se la joue lui-même en chanteur d’opéra grand lecteur-écrivain-philologue arpenteur des Ramblas de Barcelone, érudit comme pas deux et quoique diplômé resté simple comme une fils du populo avec qui rire est un si rare plaisir − bref revenir à Balzac nous ramène à la pleine chair de nos vies qui se déguste en bonne chair sans oublier le sermon en chaire, Belluz nous rappelant à bon escient que l’immense Honoré pratique le roman tous formats: de la romance sentimentale à la saga d’aventures, du traité de mœurs au maltraité de zoologie humaine, de la nouvelle métaphysique à l’envolée fantastique, de l’échange épistolaire au feuilleton page-turner, et  l’entomologiste dantesque de brasser son maëlstrom d’humanité − et sans le plagier la vie continue que je retrouverai tout à l’heure sur Netflix dans les dernières séries coréennes d’un hyperréalisme et d’une précision, d’une foison d’observations et d’un méli-mélo tragi-comique bonnement balzaciens!

 

DU RÉALISME EXACERBÉ AU FANTASTIQUE URBAIN

 

Question littérature à filiations, serial teller avant l’heure, Balzac le chroniqueur relance donc le scanner social de Saint-Simon et le conteur  débonnaire ou fantastique rebondit chez Marcel Aymé, le romancier aux mille masques se retrouve chez Simenon, ses curiosités d’économistes repiquent dans les romans de  Michel Houellebecq, et son Paris, détaillé par Sergio Belluz exemples à l’appui, se mondialise aujourd’hui à l’avenant – et là Van Morrison nous balance une duo fatal sur l’air de Sometimes we cry, avec la superbe Noire dont j’ignore le nom, et Balzac remue sa vaste viande au rythme du swing!

 

Dans l’esprit d’un Balzac féru d’inventaires, Sergio Belluz passe en revue les avatars de Paris identifié comme le cœur nucléaire de l’usine atomique du romancier, du Paris-Léviathan qui dévore ses enfants à Paris-Olympe qui consacre leurs ambitions, en passant par Paris-Babylone où tous les plaisirs engloutissent vices et vertus; et l'Auteur lui même fournit le plan des lieux et le casting des plus de 3000 personnages dans l’avant-propos sidérant de la Comédie humaine précédant le topo détaillé de l’ouvrage .

 

Incroyable lucidité du démiurge distinguant le travail de l’historien de celui du raconteur d'histoire, ou la fonction du médecin et du savant de celle du romancier; géniale prémonition de ce que sera au XXe siècle la connaissance scientifique en collaboration avec l’imaginaire poétique où les tâtons métaphysiques, et tout ça sans renier deux piliers encore solides de la civilisation européenne et française, à savoir la Croix et la Couronne. Réac le Balzac? Autant (ou aussi peu) que le jeune Hugo et que Baudelaire, mais sa catholicité peu orthodoxe englobe l’Espèce et n’exclut pas le flirt avec les religiosité nordiques ou orientales même si la femme protestante est selon lui moins riche de fruit et de bête que les filles de Marie s’agenouillant à confesse les yeux aux cieux.

 

Le fruit et la bête: qualités par excellence de Balzac qui va jusqu’à bander en chaire, si j’ose dire, en Bossuet de bordel mondial angélique et démoniaque à la fois. Et dans son même avant-propos le voici qui vrille une taloche aux moralistes à la petite semaine qui voudraient que la littérature et les arts ou la Pensée éternelle  fussent ramenés à la médiocrité unidimensionnelle. Je cite: «Le reproche d'immoralité, qui n'a jamais failli à l'écrivain courageux, est d'ailleurs le dernier qui reste à faire quand on n'a plus rien à dire à un poète. Si vous êtes vrai dans vos peintures; si à force de travaux diurnes et nocturnes, vous parvenez à écrire la langue la plus difficile du monde, on vous jette alors le mot immoral à la face. Socrate fut immoral, Jésus-Christ fut immoral; tous deux ils furent poursuivis au nom de la Société qu'ils renversaient ou réformaient. Quand on veut tuer quelqu'un, on le taxe d'immoralité. Cette manœuvre familière aux partis, est la honte de tous ceux qui l'emploient»...

 

BALZAC LE RETOUR: SÉRIE D'AVENIR

 

Sergio Belluz souligne la dimension fantastique de la Comédie humaine, et nous pouvons le prendre au-delà du genre à effets spéciaux, comme une ouverture aux fantaisies et autres inventions actuelles. Avec du terreau de terrien jurassien aux galoches, Marcel Aymé débarqué à Montmartre savait autant les magies féeriques des étangs à vouivres que les prodiges de la forêt urbaine, et comme son ami Céline il avait perçu le caractère fantastique de la grande cité broyeuse d’hommes. Michel Lecureur a fait un sort au cliché du gentil conteur pour enfants dans sa très substantielle Comédie humaine de Marcel Aymé où il établit à son tour l’inventaire du très vaste aperçu social et psychologique de l’auteur d’Uranus (la France sous l’Occupation) ou de Maison basse (un microcosme parisien avant Perec) de Brûlebois (première eau-forte paysanne franc-comtoise) ou de Travelingue (zoom sur le milieu du cinéma) entre tant d’autres aperçus roses et verts ou plus noirs des drôles d’oiseaux que nous sommes.

 

Est-ce dire que Marcel Aymé imite Balzac? Absolument pas! Pas plus que la non moins grouillante comédie humaine de Tchékhov, souvent inaperçue, ne duplique en Russie l’observation de l’amant de dame Hanska. Mais l’œil clinicien d’Anton Pavlovitch et son oreille ouverte à tous les parlers, son empathie réaliste de médecin qui sait ce c’est que d’en baver au bagne ou dans les isbas, son impressionnante vitalité de poitrinaire  et son intelligence du cœur ont bel et bien quelque chose de balzacien, autant que, plus d’un siècle et demi plus tard, l’observation des névroses individuelles de notre temps et de la psychose maniaco-dépressive de notre société, sur fond de malaise de civilisation détaillé de multiples façons, rebondissent chez un Michel Houellebecq aussi féru en matière d’économie politique (à lire: Houellebecq économiste par le regretté Bernard Maris, martyr du massacre de Charlie-Hebdo) que le Balzac de Gobsek ou de César Birotteau.

 

Le même Balzac a décrit, dans Illusion perdues, la naissance du journalisme, et lui-même fut un média indocile avant l’heure… L’on peut aujourd’hui taxer Internet de «poubelle», comme l’a fait un Alain Finkielkeaut, mais je parie que le cher Honoré y fouillerait de nos jours pour en tirer de sacrés portraits. D’ailleurs c’est par le même réseau des réseaux que j’accède, d’un clic, à l’entier de La Comédie humaine via Kindle, et que l’occasion nous est donnée à tout moment de voyager partout sans cesser pour autant d’aller «sur le terrain»…

 

J’achève à l’instant cette 124e et dernière «Chronique de JLK» en prenant d’un clic, par Messenger, des nouvelles du senhor Sergio Belluz dans sa carrée  catalane de Sitges, sûrement en train d’écouter du Rossini ou de s’exercer à la composition de sa prochaine opérette. Soit dit en passant, le lascar ferait un excellent chroniqueur sur BPLT, genre Mon auberge espagnole ou Dernières nouvelles du Rastro...

 

Sur quoi je bifurque direction la Corée du Sud où m’attend, moyennant des clics à me faire des cloques aux doigts,  une foison de personnages, de films en séries coréennes d’une saisissante fécondité où fraîcheur hilarante et virulence critique cohabitent − et c’est la jolie procureure et le légiste ronchon de Partners for justice, le gourou blond délavé de la terrifiante secte décrite dans Save me, c’est le mémorable Parasite de Bong Joon-hoo palmé d’or à Cannes, ou c’est The Chase à découvrir illico sur Netflix, et de clics en claques j’aurai visionné ces derniers temps, en pédalant sur ma Rossinante de chambre, le meilleur des «dramas» de très inégale qualité que nous balancent les dragons émergents - or à chacune et chacun de trier, en toute lucidité balzacienne,  dans le Big Bazar de la terrible Humanité…

 

Cet article est paru dans le magazine en ligne BON POUR LA TÊTE le 20 mars 2021, vous trouverez l'original à cette adresse (texte complet accessible uniquement par abonnement) : 

 

https://bonpourlatete.com/chroniques/la-comedie-humaine-selon-balzac-revit-dans-tous-nos-feuilletons


06/04/2021
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Balzac, c’est bien, mais les descriptions sont trop longues (refrain connu)

Balzac est à la fois la quintessence du roman et une école d’écriture : il a innové en tout, a fondu dans le roman toutes les techniques d’écriture utilisées jusqu’alors – roman épistolaire, roman d’aventure, roman fantastique, roman d’amour, conte, nouvelle, « physiologie » – et a introduit, dans ses descriptions, tout un vocabulaire technique jusqu’alors absent, qu’il a utilisé pour faire fonctionner ses intrigues d’une manière toute nouvelle.

 

Qu’est-ce qu’un roman ? Comment c’est construit ? À quoi sert une description ? C’est à quoi Balzac, c’est bien, mais les descriptions sont trop longues (Nicosie : Irida Graphic Arts ltd, 2020) tente de répondre.

 

Le titre de cet essai – à prendre avec ironie - est une phrase que j’ai souvent entendu dire et qui m’a toujours étonné, puisque c’est précisément l’usage tout nouveau par Balzac de la description en tant que ressort dramatique qui fait toute la grandeur de ses romans et qui est présenté ici par une lecture attentive de l’ensemble des quatre-vingt quinze romans et nouvelles qui constituent la Comédie humaine.

 

Petit essai, mais costaud, puisque par-ci par-là interviennent, entre autres, Dante Alighieri, le duc de Saint-Simon, Stendhal, Gérard de Nerval, Victor Hugo, Gustave Flaubert, Charles Baudelaire, Eugène Zola, Paul Léautaud, Marcel Proust, Paul Morand, Robert Brasillach, Klaeber Haedens, André Maurois, Félicien Marceau, Georges Lukács, Italo Calvino, Milan Kundera, Erich Auerbach, Vladimir Nabokov, Michel Butor ou José María Valverde.

 

Il y a des amours à première lecture comme il y a des amours au premier regard : c’est à exactement vingt-et-un ans que je suis tombé dans Balzac. Contraint de faire pendant quelques mois des allers-retours Lausanne-Berne – le voyage durait alors presque une heure trente par trajet –, j’en avais profité pour plonger méthodiquement et pour lire en entier la Comédie humaine dans l’excellente version des Éditions Rencontre, au nom prédestiné.

 

Depuis, Balzac ne m’a jamais quitté. Je suis fier de pouvoir rendre hommage à ce très grand écrivain et le remercier ainsi des infinis plaisirs de lecture et d’écriture qu’il m’a offert en retour.

 

De tout coeur, mon cher Honoré de.

 

@Sergio Belluz, 2020

 

Sergio Belluz

Balzac c’est bien, mais les descriptions sont trop longues, essai

 

Nicosie : Irida Graphic Arts ltd, 2020

ISBN: 978-9925-7671-0-6

 

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20/09/2020
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À Noël, consommez mieux et, en passant, faites vous plaisir en offrant CH LA SUISSE EN KIT (SUISSIDEZ-VOUS!)

Noël, c'est dans quelques jours et vous êtes déjà écoeuré(e)(s) par la consommation effrénée et la mièvrerie ambiante qui ne servent qu'à engraisser des enseignes qui préparent déjà la Saint-Valentin, voire La Fête des Pères?


Vos enfants meulent pour avoir la dernière version d'un jeu vidéo obscur auquel d'ailleurs vous n'entravez que dalle?


Votre petit ami vous bassine pour inviter un de ses copains de foot qui vient de divorcer et sera donc privé de dinde à Noël?


Votre épouse n'arrête pas de coller des post-it sur le frigo avec des énoncés du style "As-tu remonté la déco de Noël de la cave?", "Entrée à DÉBLAYER", "N'oublies pas le Rimuss pour ma mère" ou encore "Il n'y a plus de cure-dents"?


Vous venez de vous pacser et votre compagnon vous a chipé le pull Missoni que vous vouliez justement porter à la mégateuf organisée par le couple de camionneuses du 3e?


Vous aimez qu'on vous appelle Rudolf et votre partenaire SM refuse catégoriquement de se déguiser en Père Noël pour des jeux hottes et pour vous donner ces coups de fouet que vous aviez pourtant inscrits dans votre liste de désirs, et ça vous frustre et vous excite grave?


Vous êtes un(e) élu(e) du Parti Socialiste qui culpabilise chaque fois qu'il/elle passe devant la femme Rom assise devant votre traiteur préféré et qui vous sensibilise à la pauvreté des migrants mais à qui vous n'avez pas envie de refiler du fric parce qu'on sait bien qu'ils sont exploités par des mafias tout en se construisant de superbes maisons en Roumanie?


Votre concierge espagnole établie depuis 40 ans dans le pays ne veut pas vous refiler la clé de la chambre à lessive pour le 25 décembre sous prétexte que ssé Noël et on fait pas lessibe lé ssour dé Noël, qué ssé la naissansse dé Résouss?


Saisissez l'occasion.


D'abord, prévoyez un bel emballage rouge brillant, ou alors vert avec un motif houx.


Pensez aussi aux rubans, pour faire cadeau de luxe.


Et à une carte de voeux, avec petits angelots à poil qui volètent, avec sapin enneigé, mais sans corbeaux autour, voire avec bonhomme de neige et carotte, si possible à la place du nez, la carotte.


Rédigez quelques mots genre "Gros becs, de la part d'Anne-Christine", "Bisoux mon Chouchou" ou "Joyeux Noël à toi".


Et passez à la librairie du coin pour vous procurer un exemplaire ou plus de "CH La Suisse en kit", dont le bandeau, "Suissidez-vous", est de judicieux augure en ses périodes dégoulinantes de bons sentiments.


Il ne vous reste plus qu'à savourer la mine déconfite mais polie des bénéficiaires de votre cadeau, au moment où, après avoir déchiré frénétiquement le papier d'emballage, ils/elles découvrent la couverture du livre et sont obligé(e)s de vous remercier par des phrases comme:


- Maman, c'est ça qu'on appelle un livre?

- Ah merci, c'est super, ça va me changer des chaussettes et des cravates.

- Merci, chéri, c'est original... Euh, tu as mis où les cure-dents?

- La couv' est cool. Dis donc, Claude, ces dessins, c'est de l'humour Deschiens, non?

- T'as trouvé ça au Marais?

- J'aime comme tu me hais, Maîtresse.

- Merrci Madâme, s'il vô plaît, toi donnè aussi petite pièce, grrrande famille beaucô enfants?

- Ss'é oun libre ssour la Ssouisse? Et ssa parlé dé councierzes et dé clé de ssambres à lessibe? Ah, pues mira. Et pour lé étrennes, quéssqu'onnn fé?


Noyeux Joël

 

Sergio Belluz, CH La Suisse en kit (Suissidez-vous!)

 

Sion: Xenia, 2012

ISBN: 978-2-88892-146-2

 

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13/12/2019
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CH - La Suisse en kit (Suissidez-vous!): à Forum de la RTS, j'ai tout avoué à Philippe Revaz

C'est Noël, il paraît.

 

Pour les désespérés qui n'auraient pas encore trouvé le cadeau pour tante Gertrude ou l'oncle Ugène, je vous recommande mon farfelu mais documenté CH - La Suisse en kit (Suissidez-vous!) aux Éditions Xenia, et encore disponible dans toutes les bonnes librairies.

 

Dans les mauvaises aussi, d'ailleurs.

 

On m'a dit beaucoup de bien de ce livre (merci maman).

 

Et en plus, j'ai tout avoué au micro de Philippe Revaz, à l'émission Forum.

 

C'était un 20 novembre 2012.

 

Sergio Belluz, CH La Suisse en kit (Suissidez-vous!)

 

Sion: Xenia, 2012

ISBN: 978-2-88892-146-2

 


Dans cette série de textes des plus grandes personnalités suisses et absolument inédits à ce jour:

 

Jean-Jacques Rousseau voit des Voltaire partout,

 

Mme de Staël court sur les nerfs de Napoléon,

 

Gottfried Keller se ramasse des râteaux amoureux,

 

Johanna Spyri ne supporte plus son mari,

 

Robert Walser se fait interner pour ne pas payer de loyer,

 

Blaise Cendrars bâcle son apprentissage,

 

C. F. Ramuz casse du sucre sur sa femme,

 

Jean Villard Gilles se prend pour Sarah Bernhardt,

 

Friedrich Glauser tombe dans les bras de morphine,

 

Charles-Albert Cingria pédale à tout va,

 

Ella Maillart met les voiles et navigue à vapeur,

 

Betty Bossi vend son frichti à l’encan,

 

Oin-Oin la ramène sur tout et n’importe quoi,

 

Max Frisch a le démon de midi,

 

Friedrich Dürrenmatt couvre sa femme de fourrures,

 

Nicolas Bouvier fuit sa gouvernante prussienne,

 

Jean-Luc Godard n’a rien à déclarer,

 

Jean Ziegler est scandalisé par les trous de chaussettes,

 

Zouc fait des scènes de ménage,

 

Jacques Chessex ronchonne à qui mieux mieux,

 

Fritz Zorn rêve de course d’école,

 

Peter Bichsel poétise l’atome crochu,

 

Roland Jaccard roule les mécaniques à la piscine,

 

Hugo Loetscher descend cachaça sur cachaça

 

Et Milena Moser stresse tout le monde avec son yoga.


Si après ça, et après vos 12 ans de permis C, vous ratez encore votre examen de naturalisation, c'est que vous y mettez de la mauvaise volonté.

 

Ou alors vous réfléchissez beaucoup trop.

 

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08/12/2019
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Où l'auteur et son illustratrice montrent la papatte!

Vous aimez les petites bêtes qui montent, qui montent?

 

À plus de 1000 mètre d'altitude, à 'Lettres Vivantes', chez Geneviève Bille, à la Comballaz, au dessus d'Aigle, Chantal Quéhen et moi-même vous attendons le samedi 30 juin, de 15.00 à 17.00 pour un programme 'Fables de la Fredaine'.

 

Pas besoin de graisser la patte pour entrer.

 

Chatouilles et gratouilles bienvenues.

 

Sergio Belluz, Les Fables de la Fredaine: tous les goûts sont dans la nature! 

Illustrations: Chantal Quéhen

 

Nicosie: Irida Graphic Arts ltd, 2016

ISBN: 978-9963-2269-2-4

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22/06/2018
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Les pastiches? Basta!

Basta! Non, ce n'est pas que j'en ai marre, c'est que samedi 9 dès 11.00, à la librairie Basta, à Lausanne, je présenterai mes pastiches - et il y aura sûrement du vin et des cacahuètes, et des pistaches, pourquoi pas?

 

Pensez-y!

 

Sergio Belluz, CH La Suisse en kit (Suissidez-vous!)

 

Sion: Xenia, 2012

ISBN: 978-2-88892-146-2

 

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02/06/2018
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'Les Fables de la Fredaine': rendons à la langue d'Ésope ce qui est à Ésope!

"Tel est pris qui croyait prendre" est un de ces nombreux dictons passés dans la langue et tirés d'une des Fables de La Fontaine, celui-ci de Le Rat et l'Huitre que La Fontaine, pour une fois, n'a pas volé à Esope... 

 
Heureusement, la morale de La Fontaine étant tout de même assez souple, il ne s'est pas gêné de piquer plein d'autres choses pas si bêtes au moraliste grec, pour notre plus grand plaisir à tous.
 
M'inspirant de ce grand modèle, je me suis permis à mon tour de piquer à La Fontaine un peu de ce qu'il avait piqué à Esope, ce qui a permis par la suite à Androulla Christophidou Henriques de me piquer sans vergogne une partie de ce que j'avais piqué à La Fontaine pour rendre à César ce qui est à César et à la langue d'Esope ce qui est un peu à Esope.
 
On peut le dire, façon Joachim Du Bellay: ces fables, comme Ulysse, ont  fait un beau voyage et continuent leur petit bonhomme de chemin.

J'aurais aimé prendre Androulla en flagrant délit de traduction/trahison, mais comme je n'en ai pas, hélas, les compétences linguistiques, je compte sur toi, ô lecteur hellénophone, pour prendre la coupable en flagrant délire et faire bon accueil à la magnifique et facétieuse version grecque de ces fables amoureuses revues et corrigées par une amoureuse de l'humour et des mots.
 
D'ailleurs, le titre grec ne rappelle-t-il pas justement les délicieux marivaudages des Jeux de l'amour et du hasard du grand Marivaux?
 
©Sergio Belluz, 2019
 
Sergio Belluz, Agápes kai Louloudia (Les Fables de la Fredaine)
 
Traduction en grec: Androulla Christophidou Henriques

 

Nicosie: Irida Graphic Arts ltd, 2019

 

 


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28/05/2018
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