sergiobelluz

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Oriana Fallaci: mon nom est personne.

« Enfant, je suis en train de t’expliquer qu’être un homme ce n’est pas avoir une queue devant : c’est être une personne. Et c’est ce qui m’intéresse avant tout, que tu sois une personne. C’est un mot étonnant, le mot personne, parce qu’il ne se limite pas à l’homme ou à la femme, il ne trace pas de frontière entre qui a la queue et qui ne l’a pas. D’ailleurs, le fil qui divise qui a la queue et qui ne l’a pas est un fil si subtil : concrètement, ça se réduit à la faculté de pouvoir faire croître ou non une créature dans son ventre. Le cœur et le cerveau n’ont pas de sexe. Ni le comportement. Si tu deviens une personne de cœur et de cerveau, prends note, je ne serai certainement pas celle qui t’enjoindra de te conduire d’une manière ou d’une autre, masculin ou féminin. Je te demanderai seulement de bien profiter du miracle d’être né, de ne jamais céder à la lâcheté. C’est une bête qui est toujours sur la brèche, la lâcheté. Elle nous mord tous, chaque jour, et ils sont rares ceux qui ne se laissent pas dévorer par elle. Au nom de la prudence, au nom des convenances, quelquefois de la sagesse. Lâches jusqu’au moment où un danger les menace, les humains font les fiers une fois le danger passé. Tu ne devras jamais éviter le danger, jamais : même si la peur t’étreint. Venir au monde est déjà un danger. Et celui de se repentir, plus tard, d’y être venu. »

 

Oriana Fallaci, Lettre à un enfant jamais né (1975), ma traduction.

 

1975 Fallaci Oriana Lettera.jpg

 

L'original:

 

« Bambino, io sto cercando di spiegarti che essere un uomo non significa avere una coda davanti : significa essere una persona. E anzitutto, a me, interessa che tu sia una persona. È una parola stupenda, la parola persona, perché non pone limiti a un uomo o a una donna, non traccia frontiere tra chi ha la coda e chi non ce l’ha. Del resto il filo che divide chi ha la cola da chi non ce l’ha, è un filo talmente sottile : in pratica si riduce alla facoltà di poter crescere o no una creatura nel ventre. Il cuore e il cervello non hanno sesso. E neanche il comportamento. Se sarai una persona di cuore e di cervello, ricordalo, io non starò certo tra quelli che ti ingiugeranno di comportarti in un modo o nell’altro in quanto maschio o femmina. Ti chiederò solo di sfruttare bene il miracolo d’essere nato, di non cedere mai alla viltà. È una bestia che sta sempre in agguato, la viltà. Ci morde tutti, ogni giorno, e son pochi coloro che non si lasciano sbranare da lei. In nome della prudenza, in nome della convenienza, a volte della saggezza. Vili fino a quando un rischio li minaccia, gli umani diventan spavaldi dopo che il rischi è passato. Non dovrai evitare il rischio, mai : anche se la paura ti frena. Venire al mondo è già un rischio. Quello di pentirsi, poi, d’esserci venuti. »

 

Oriana Fallaci, Lettera a un bambino mai nato (Milano : Rizzoli, 1975).

 



19/11/2015
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