sergiobelluz

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* Robert Crumb*


Panorama du roman graphique # 14 : Robert Crumb et Aline Kominsky, 'Parle-moi d’amour' (2007)

Plus qu’un roadtrip : un roadstrip  et même un roadstriptease !

 

Une série de vignettes dessinées à quatre mains, Crumb se dessinant lui-même et sa femme elle-même.

 

Une chronique de ce couple de dessinateurs, elle ronde, lui maigrelet, le tout dans un style post-hippy crade pipi-caca.

 

Ça ne m’a pas beaucoup touché, à vrai dire, très répétitif et trop potache, mais c'est sans doute une question de génération.

 

 

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Panorama du roman graphique* # 14 : Robert Crumb et Aline Kominsky, Parle-moi d’amour (Paris : Denoël Graphic, 2011)

 

(la suite au prochain épisode)

 

*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.

 

©Sergio Belluz, 2015.


28/05/2015
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Panorama du roman graphique # 13 : Robert Crumb, 'La Genèse' (2009)

Intéressant, mais tout de même un peu plat, avec ce dessin tremblé et ces noirs et blancs à l’encre de chine : les visages et les corps sont grossiers, et le tout n’arrive pas à exprimer le lyrisme épique de la Bible, malgré le texte, respecté à la lettre près, plein de « et » articulant les phrases, qui soulignent le côté narration soutenue.

 

En revanche, on y trouve une passionnante explication étymologique des personnages bibliques par leur nom hébreu : Noé, « sonorité similaire à Nahem, consoler », puisque la légende dit qu’il fut le premier à produire du vin, Babel (d’une onomatopée qui veut dire « blabla » ou « babil »), Ismaël, qui veut dire « Dieu a entendu », puisqu’il s’agit de l’enfant de la servante égyptienne d’Abraham qui pleurait à cause des mauvais traitements de Sara, la femme d’Abraham. Dieu lui accorde cet enfant et lui prédit une belle et prospère descendance. Abraham : « Père exalté » (nous sommes tous les fils d’Abraham), Isaac, « celui qui rit », Jacob un jeu de mot sur l’hébreu Ya’acob, « celui qui attrape le talon », Ruben, de l’hébreu Re’ u ben, « vois, un fils ! », Siméon, un jeu de mot sur shama, « a entendu », Lévi, un jeu de mot sur Yilavah, « s’attachera », Juda, un jeu de mot sur Odeh, « chanter les louanges », Gad, qui veut dire « chance » ou « fortune », Asher, un dérivé de Osher, « bonne fortune », Issacar, jeu de mots sur Sakhar, « salaire » ou « récompense », Zabulon, jeu de mots sur Zebed, « cadeau » et Zabal, « exalter », Israël, le nouveau nom que lui donnera Dieu, « celui qui a lutté avec des êtres divins », Benjamin, au sens incertain, entre « fils de la main droite » (le côté préféré, favorable) ou « fils du sud » ou encore « fils de la vieillesse » (qui assurera la vieillesse de ses parents).

 

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Panorama du roman graphique* # 13 : Robert Crumb, La Genèse (Paris : Denoël Graphic, 2009)

 

(la suite au prochain épisode)

 

*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.

 

©Sergio Belluz, 2015.


27/05/2015
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Panorama du roman graphique # 12 : Robert Crumb, 'Kafka' (1993)

Dans un dessin noir blanc très tremblé et très cru qui convient parfaitement au sujet, c’est à la fois la biographie de Kafka, avec le texte du biographe David Zane Mairowitz illustré par Crumb, et la mise en dessins d’extraits de ses oeuvres les plus significatives : La Métamorphose (Der Verwandlung),  Le Terrier (Der Bau), La Colonie pénitentiaire (In der Strafkolonie), Le Procès (Der Prozess, qui, en allemand, veut à la fois dire le procès et le processus), Le Château (Das Schloss) et Un artiste de la faim (Ein Hungerküstler). Les œuvres sont présentées chronologiquement et entrecoupées de critiques littéraires et de données biograpiques, et le tout est mis en contexte, dans le ghetto juif de Prague et la culture ashkénaze, avec ses possibles relations à l’œuvre de Kafka, lui-même non-croyant et non-pratiquant, à part sa bar mitzva à 13 ans.

 

On y apprend que le mythe du Golem est né dans le ghetto de Prague, et serait la création du rabbin Judah Loew ben Bezalel (1512-1609), surnommé le Maharal (MHRL, acronyme hébreu pour rabbin et professeur le plus vénéré), qui fut le sage et le guide spirituel du ghetto à la fin du XVIe siècle. Le Golem est la version juive du monstre de Frankenstein, une créature d’argile gorgé de vie par son créateur et qui possède une énorme puissance, mais ne peut s’en servir qu’à l’intérieur des limites prescrites. La légende veut que le rabbin Loew, afin de donner vie au tas d’argile inerte, ait inscrit le signe hébreu EMETH (vérité) sur son front. Le Golem devient alors serviteur et protecteur du ghetto, mais on ne lui permet pas de travailler le jour du sabbat, et tous les vendredis soir, le rabbin doit effacer la première lettre, Aleph, laissant Mem et Taw, qui ensemble signifient METH (mort) en hébreu. Mais le samedi où le Maharal oublie d’effacer la première lettre, le rabbin Lew arrive de la synagogue juste à temps pour effacer les lettres, et ainsi lui ôter la vie. Le Golem s’effondre, s’effrite et se désagrège, retournant à l’état où il était avant que le rabbin Loew fasse appel à lui pour protéger la communauté juive. La morale : ce qui nous protège peut nous détruire.

 

On y apprend aussi que le Hassidisme a été fondé en Pologne au XVIIIe siècle par Ba’al Shem Tov pour appeler à une renaissance spirituelle, pas seulement par la prière, mais aussi par le chant, la danse et la joie extatique. Ba’al Shem veut dire guérisseur. Il était colporteur. On y apprend que les Westjuden de Prague ne voulaient pas entendre parler du théâtre Yiddish de Pologne, de ce Schmalz outré (sentimentalisme mélodramatique juif, littéralement « graisse » ou « gras ») qui rappelait trop brutalement la vie du ghetto. Même si Kafka n’était pas croyant, il a été imbibé par cette culture par son père, qui le traitait toujours de bon à rien, de Schlemiel.

 

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Panorama du roman graphique* # 12 : Robert Crumb, Kafka (Kafka For Beginners, Actes Sud BD, 1996)

 

(la suite au prochain épisode)

 

*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.

 

©Sergio Belluz, 2015.


27/05/2015
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