sergiobelluz

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* le journal vagabond ? *


À propos du 'Journal Vagabond'

Au bas des textes que je publie plus ou moins régulièrement dans ce blog, vous trouverez souvent la mention de ce que j'ai intitulé mon 'journal vagabond', avec une première date qui correspond à la date de publication dans mon blog personnel, et une deuxième date, en italique, qui correspond à l'année où j'ai consigné ces mots dans les multiples cahiers quadrillés (bleus souvent, noirs ou rouges, quelquefois) qui constituent mon journal.

 

Belluz journal vagabond cahiers.jpg

 

Ce journal, il est vagabond, parce que, par la force des choses, par circonstances familiales, par marginalité, par contraintes matérielles, mais aussi par vocation et par plaisir, moitié-victime, moitié-complice, ma vie est une vie nomade, entre plusieurs logements, plusieurs endroits, plusieurs pays, plusieurs disciplines, plusieurs langues, plusieurs cultures.

 

Et depuis presque toujours - depuis mes dix-neuf ans, en tout cas -, je consigne dans mon journal personnel ce que je vis, ce que je vois, ce que j'aime, ce qui me tracasse, ce qui me fait rêver, ce qui m'attriste, ce qui me désespère ou ce qui me fait rire.

 

Ce 'journal vagabond', c'est mon meilleur ami: je lui confie les choses les plus intimes, les plus douloureuses ou les plus joyeuses qu'il m'est donné de vivre et d'éprouver.

 

C'est aussi mon confesseur et mon psychanalyste : je lui parle de tout et de rien, sans pudeur aucune, et ça me permet de mettre en perspective ce que je vis.

 

C'est en plus un terrain d'exercice, une pratique pour ainsi dire quotidienne de l'écriture, qui m'est très importante pour toutes les choses que j'écris, ce 'journal vagabond' comme le reste.

 

C'est l'équivalent, pour moi qui suis aussi chanteur lyrique, des vocalises régulières par lesquelles on obtient une agilité, une aisance technique, un développement, une maitrise qui, à leur tour, ouvrent d'autres possibilités, de textes, de répertoires, de rôles.

 

Les deux disciplines se mêlent, chacune d'elle ayant pour même but de découvrir, de libérer et de développer un timbre individuel, unique, distinct, c'est à dire de faire résonner sa voix propre, en littérature comme en chant classique.

 

C'est encore une école d'observation, de comparaison, d'apprentissage en relation avec la création artistique, qu'elle soit littéraire, scénique, picturale ou cinématographique, chaque oeuvre vue ou entendue suscitant à la fois une réflexion sur ce qu'elle a provoqué en moi, sur les raisons précises et détaillées de mon admiration ou de mon agacement, sur sa cohérence, sur la façon dont elle a été construite, sur ce qu'elle exprime, sur son importance, sur son impact.

 

C'est enfin une manière de retenir le temps, la densité du temps, de noter tous ces détails quotidiens, ces sentiments contradictoires, ambivalents ou ambigus, ces sensations, ces admirations, ces amours et ces désamours que l'on vit au cours d'une existence, les gens qu'on côtoie, les gens qu'on quitte, les gens qui nous quittent, les gens qui meurent, les gens qu'on n'a pas su aimer, les gens qu'on aime, les gens qu'on n'aime pas, les gens qu'on aime sans en être aimé et ceux avec qui on partage un bout de chemin - toute cette réalité faite de mille détails qu'ordinairement on ne songe pas à noter, et qui, à la relecture, nous font dire, surpris: "Ah oui, je me souviens, c'était ainsi, je ressentais ça, on faisait comme ça."

 

Plus tard, souvent (mais pas toujours, heureusement), c'est le côté passager et dérisoire des passions ou des enthousiasmes qui apparait en filigrane... Vanitas, vanitatum et omnia vanitas.

 

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Et puis un journal intime, qu'il soit public ou privé, c'est aussi l'expression d'une subjectivité, d'un regard sur le monde, celui d'un individu donné dans un temps et des circonstances données.

 

Une vie d'homme parmi d'autres vies d'hommes.

 

Mais une vie d'homme exprimée, et exprimée dans tous ses aspects, des plus intimes aux plus triviaux.

 

Pour des raisons matérielles et personnelles, j'ai choisis de ne publier dans ce blog que certains extraits de ce 'journal vagabond' qui, un jour, je l'espère, fera l'objet d'une publication complète sous un format ou un autre.

 

©Sergio Belluz, 2017, le journal vagabond (2017).

 

Illustration: Monumento a los zapatos viejos/Monument aux vieilles chaussures

(Cartagena de Indias, Colombie)

 

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25/08/2021
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