* graphiques en vrac *
Panorama du roman graphique # 104 : Shôtaro Ishi no Mori, 'Hokusai' (2010)
Énorme biographie dessinée de près de 600 pages du grand peintre Hokusai et de sa vie aventureuse, de son désir de perfection, et de ses différents changements de nom pour y arriver.
Le manga en soi garde certains travers japonais (personnages irascibles qui s’énervent soudainement, personnages qui changent d’aspect selon leur humeur, scènes de sexe soft, « bruitages »), mais la biographie reste très intéressante dans l’étude des grandes époques de la vie d’Hokusai et de leur influence sur sa création.
Quelques pastiches de ses célèbres estampes sont intercalés dans le récit de sa vie, notamment la fameuse vague, et les vues du mont Fuji.
Panorama du roman graphique* # 104 : Shôtaro Ishi no Mori, 'Hokusai ' (Paris: Kana, 2010)
(la suite au prochain épisode)
*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015
Panorama du roman graphique # 103 : Yoshiharu Tsuge, 'L’Homme sans talent' (2003)
Dans la catégorie 'gekiga', le manga d'auteur, Yoshiharu Tsuge nous présente l'histoire poétique dans la platitude d'un homme quelconque. Une sorte d'Alexandre Le Bienheureux version nippone.
Panorama du roman graphique* # 103 : Yoshiharu Tsuge, 'L’Homme sans talent' (Angoulême: Ego comme X, 2003)
(la suite au prochain épisode)
*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015.
Panorama du roman graphique # 102 : Suehiro Maruo, 'Yume No Q-Saku' (2005)
Une tranche de vie japonaise au dessin dans un style à la Diabolik des soeurs Giussani, en plus raffiné.
Panorama du roman graphique* # 102 : Suehiro Maruo, 'Yume No Q-Saku' (Poitiers: Le Lézard noir, 2005)
(la suite au prochain épisode)
*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015.
Panorama du roman graphique # 101 : Ozamu Tezuka, 'Ayako' (2004).
Dans ce 'gekiga', ou manga d’auteur, Ozamu Tezuka, à l’encre et à la ligne claire, raconte le Japon défait de 1945, et fait le portraits de citoyens moyens. Bande dessinée plutôt que roman graphique, mais intéressante par son thème, le déclin d’une riche famille japonaise de propriétaires terriens, les Tengé, après la défaite japonaise de la Deuxième Guerre Mondiale, avec l’occupation américaine de MacCarthy, les services secrets américains surveillant la montée du communisme au Japon (avec la croissante importance des syndicats et des différents partis de gauche et d’extrême-gauche liés à la dégradation sociale du pays, les licenciements dans les grandes entreprises d’état) et les connivences entre services secrets américain, police japonaise aussi corrompue que les politiciens, et mafia japonaise, un peu comme en Sicile avec la mafia sicilienne).
Ayako, c’est la petite dernière du patriarche Tengé qui, parce qu’elle a assisté à plusieurs crimes et pourrait être témoin à charge contre sa famille, est enfermée par celle-ci dans une resserre après avoir été faussement déclarée morte. Des années plus tard, elle sortira, s’échappera, et rejoindra son frère aîné, lui-même impliqué en tant qu’espion et assassin à la solde des Américains. Elle sera la seule survivante du clan Tengé.
Le dessin n’est pas très intéressant, avec les travers des mangas japonais (grands yeux avec reflets, larmes qui ruissellent sur les visages et scènes d’érotisme chastes et obscènes à la fois...), mais Tezuka a été l’initiateur du manga plus « sérieux », se basant sur des faits historiques et sur l’histoire contemporaine, et il a ouvert la voie à Tatsumi et à Taniguchi, entre autres.
Panorama du roman graphique* # 101 : 'Ayako' (Paris: Delcourt, 2004).
(la suite au prochain épisode)
*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015.
Panorama du roman graphique # 97: Shin’ichi Abe, 'Un gentil garçon' (2007)
Dans la catégorie japonaise gekiga ou manga d’auteur, le japonais Shin’ichi Abe, avec 'Un gentil garçon', fait le portrait esthétisant à l'encre noire de vies grises et mornes.
Panorama du roman graphique* # 97 : Shin’ichi Abe, 'Un gentil garçon' (Bègles: Cornelius, 2007)
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*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015.
Panorama du roman graphique # 92 : Nikolaï Maslov, 'Une jeunesse soviétique' (2004)
Avec une magnifique préface d’Emmanuel Carrère, qui, partant pour Kotelnich, en province, pour se documenter pour un livre et se trouvant, à Moscou, à la gare de Iaroslav, en profite pour aller boire un pot avec Emmanuel Durant, dit Manu, le fondateur de la librairie-maison d’édition Pangloss, la librairie française de Moscou.
Ce Manu lui parle de l’histoire de Nikolaï Maslov, l’auteur, un jeune Sibérien atterri à Moscou qui, un jour, s’est présenté à la librairie et lui a montré ses dessins, en lui demandant son avis. Manu lui répond que ça l’intéresse et qu’il aimerait bien lire la suite. Maslov lui dit alors, un peu brusquement, que s’il veut voir la suite, il faut qu’il l’aide, car il travaille comme gardien dans un immeuble et n’a pas le temps, en travaillant, de pouvoir finir son récit. Ce Manu lui paiera un salaire de 200 dollars chaque mois pour que Maslov finisse son livre, et il le lui publiera avec succès.
Les dessins sont magnifiques, au crayon gris, et racontent une adolescence en Sibérie, le service militaire avec bizutage en Mongolie, le retour au village avec le manque de perspective total, la mort de son frère qui le plonge dans le désespoir au point qu’il est interné pour alcoolisme, puis la possibilité de travailler à Moscou en usine, puis comme gardien d’immeuble.
Le crayon rend parfaitement l’ambiance grise des années soviétiques, la misère, le manque d’espoir, la camaraderie dans la pauvreté, et les difficultés terribles pour la moindre chose.
Un superbe et émouvant témoignage, qui aurait gagné à être un peu plus long.
Panorama du roman graphique* # 92 : Nikolaï Maslov, 'Une jeunesse soviétique' (Paris : Denoël, 2004)
(la suite au prochain épisode)
*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015.
Panorama du roman graphique # 91 : Galit et Gilad Selitkar, 'Ferme 54' (2008)
Tranche de vie du Liban en guerre, dans un dessin raffiné à la ligne claire, à la structure très libre, avec des jeux d’ombres entre blanc et rose.
Portrait esthétisant d’une jeune israélienne adolescente, des dessins aux traits fins, avec des aplats de rose saumon qui font comme une ombre.
Elégant, sensuel, mystérieux, sur fond d’Israël en guerre. Une sorte de Giardino dei Finzi-Contini moyen-oriental.
Panorama du roman graphique* # 91 : Galit et Gilad Selitkar, Ferme 54 (Bussy-Saint-Georges: Ça et là, 2008)
(la suite au prochain épisode)
*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.
©Sergio Belluz, 2015.