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Luc Weibel dans le texte : Le Monument (1994)

Dire que Le Monument (Carouge-Genève : Zoé, 1994) de Luc Weibel est un de ces ouvrages essentiels pour comprendre Genève est une lapalissade : à travers l’histoire et surtout le déchiffrage en détail du Mur des Réformateurs, cet icone de la Rome protestante, c’est bien l’idéologie religieuse et politique genevoise du début du XXe siècle que Luc Weibel décrit et décrypte dans sa dimension locale et internationale.

 

Mais prendre Le Monument de Luc Weibel pour une simple monographie sur un des symboles de la Genève calviniste serait passer à côté d’un très beau livre – illustré en élégant noir et blanc par le grand photographe genevois Jean Mohr  (1925-2018) – et surtout d’un livre magnifiquement littéraire.

 

1994 Weibel Luc Le Monument 01.jpg

 

Les éditions du Mercure de France ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, qui, pour Le Goût de Genève (Paris : 2006), la version genevoise de leur célèbre série d’anthologies littéraires, ont justement sélectionné « Les Promenades » un passage extrait du début du Monument de Luc Weibel, avec ses réminiscences autobiographiques qui rappellent, dans leur style très Nouveau Roman, La Modification de Michel Butor :

 

Vous étiez enfermé dans le lacis de ruelles obscures, vous butiez sans cesse sur des concitoyens curieux et fureteurs, certes, mais il suffisait de quelques pas, et vous accédiez à de superbes terrasses : du haut de ces murailles, vous considériez avec ravissement la campagne environnante, le tracé des chemins, les carrioles qui y progressaient, la démarche lente des hommes, plus vive des femmes portant le pot de lait sur leur tête, tout ce que des graveurs habiles ont fixé pour notre plus grand bonheur. (...)

Il y a des poètes – et des peintres – parmi les Genevois, mais ils sont rares. Nos théologiens se feront observateurs, savants, et s’ils regardent, c’est pour aussitôt mesurer, noter, comptabiliser. Il n’importe. Cette ouverture fut belle : on voulut savoir et non seulement croire, on ouvrit le grand livre de la Nature, et l’on scruta l’éclat multiple des Phénomènes. De cette conversion témoigne ici un modeste édifice : l’Observatoire qu’on y avait construit à la fin du XVIIIe. (...) L’Observatoire, qui trônait au haut de la Demi-Lune, un beau jour, disparut. On voulut y faire – chaque époque a les monuments qu’elle mérite – un parking souterrain. Surprise : pour le coup le bon peuple s’indigna. (...) La promenade s’ornait d’un hêtre pourpre à la couronne majestueuse. Le parking exigeait sa disparition. Il se passa cette chose merveilleuse : un peuple se mobilisant pour sauver un arbre.

 

LE MONUMENT C’EST MOI

 

La dimension autobiographique du livre ne s’arrête pas là. Dans L’Écrivain en herbe (inédit, 2021) Luc Weibel raconte les coulisses de l’écriture du Monument:

 

À une certaine époque, j’allais travailler au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Publique Universitaire de Genève,  au rez-de-chaussée du bâtiment. (...) Feuilletant le catalogue des manuscrits, j’étais tombé sur les lettres de mon grand-père Charles Borgeaud à propos du Monument de la Réformation. C’était renouer avec une saga familiale, puisque mon enfance et ma jeunesse avaient été bercées par le souvenir de cette vaste entreprise, à laquelle mon cœur était d’autant plus attaché qu’à l’époque le monument était mal aimé des Genevois, prompts à l’asperger de minium par les nuits d’hiver...

 

Il faut dire qu’avant, quand on pensait Genève, on pensait d’abord jet d’eau. Dans un deuxième temps, on pensait aussi ONU, CICR et, pour beaucoup, l’Hôtel Cornavin, juste à côté de la gare, à cause de sa vitrine et du Tintin et Milou qui y trônent.

 

Aujourd’hui, il faut encore rajouter à cette liste éclectique cet imposant et presque stalinien Mur des Réformateurs collé sur l’ancienne muraille côté Parc des Bastions et donnant sur l’Université.

 

Luc Weibel le signale, les Genevois avaient voulu l’oublier, mais il est revenu en force depuis quelques années.

 

QUAND GENÈVE FAIT LE MUR

 

Dans son gigantisme réaliste-socialiste protestant, c’est comme une sorte de Mont Rushmore dont les visages sculptés de quatre présidents américains seraient remplacés par les énormes statues hiératiques et en pied (on pense aux Pharaons  de Louxor ou d’Abou Simbel) de quatre grands Réformateurs – Guillaume Farel, Jean Calvin, Théodore de Bèze et John Knox – qui, depuis Genève, ont offert au monde la lumière après les ténèbres.

 

« Post tenebras lux » comme c’est gravé pour que nul n’en ignore, en particulier les catholiques, qui sont les premiers visés (on n’est pas la Rome protestante pour rien).

 

Il n’y a pas que le jet d’eau de la rade qui jaillit comme la Vérité jaillit du puits pour éclairer le monde façon Statue de la Liberté newyorkaise, car en effet, quoi de plus symbolique de l’orgueil calviniste genevois que ce Mur des Réformateurs qui, par son nom solennel, fait écho au Mur des Lamentations de Jérusalem ?

 

Dans ce livre passionnant, on revient sur l’origine du monument, notamment à cause de Jean Calvin, figure très controversée s’il en est :

 

Au XIXe siècle, l’historien Galiffe montre en Calvin un tyran qui, par des méthodes dignes des dictatures modernes, impose son pouvoir et surtout ses hommes, en éliminant toute opposition, à commencer par celle des « patriotes » genevois. Et quand il sera question d’élever un monument au Réformateur, certaines protestations se font jour, au nom de la liberté de conscience qu’il avait si ouvertement bafouée. Un nom sera alors dans tous les esprits : celui de Michel Servet.

 

GÉOPOLITIQUE DE LA FOI

 

C’est le grand-père maternel de Luc Weibel, Charles Borgeaud (1861-1940), qui est à l’origine de ce projet pharaonique dans tous les sens du terme. Professeur de droit et d’histoire, il est aussi l’auteur d’une Histoire de l’Université et, bien que Vaudois d’origine, c’est une personnalité incontournable de la Genève politique et culturelle de son époque, dont il se fait le représentant et le défenseur, en Suisse comme à l’étranger.

 

L’ambition de Charles Borgeaud est de faire de ce monument, construit dès 1909 pour le 400e anniversaire de Jean Calvin et le 350e anniversaire de la fondation de l’Académie de Genève – la future Université de Genève – le symbole national et international de la grandeur religieuse, culturelle et politique de Genève :

 

« Tout naturellement », le Monument va s’inscrire dans le champ des recherches de Borgeaud sur les démocraties anglo-saxonnes, et le projet primé, en choisissant simplement d’adosser un certain nombre de statues et de bas-reliefs au « Mur des Réformateurs » déjà existant à l’est des Bastions, va concrétiser la vision prémonitoire de « Calvin au rempart » que proposait l’Histoire de l’Académie. Il situe d’abord, au centre de ce mur d’enceinte qui manifeste dans la pierre la volonté d’indépendance de la vieille cité, un « groupe central » de quatre personnages, regroupés autour de la date de 1559, qui offre l’avantage de n’être pas spécifiquement « religieuse » : c’est notamment la fondation des « Collège et Académie », donc la présentation du thème essentiel de « l’instruction publique », qui apparaît ici comme un des soucis premiers des Réformateurs, et qui est d’une actualité singulière en cette fin du XIXe siècle. C’est aussi l’indication discrète mais toute même claire que le véritable héritage de Calvin est à rechercher non du côté d’une « Église nationale » désormais assez fantomatique, mais bien d’une institution en pleine expansion : l’Université qui fait exactement face au Monument dans le parc des Bastions.

Aux côtés de Calvin figurent Farel le précurseur, mais surtout Théodore de Bèze le lieutenant, premier recteur de l’Académie et « père » de la souveraineté populaire, comme on va le voir. Le quatrième larron peut surprendre. Ce n’est pas Viret, le seul Réformateur « suisse romand »  – mais  on a compris que tel n’est pas l’horizon où se situe Charles Borgeaud. On préfère au sympathique Vaudois l’Écossais John Knox, ce qui marque bien l’importance qu’on entend donner à l’expansion anglo-saxonne des idées calviniennes.

 

Cette dimension anglo-saxonne n’est pas sans arrière-pensée économique, puisque pour financer son Mur, Charles Borgeaud organise une souscription internationale qui ressemble à une croisade protestante, sans grand succès, toutefois, puisque l’argent viendra surtout de l’élite locale :

 

(...) À cet égard, le geste du XVIe siècle, où la Genève calviniste s’appuyait sur l’aide d’États amis, est répété : la souscription internationale tentera d’intéresser les calvinistes du monde entier à l’érection du Monument. Avec un résultat mitigé. Les Anglo-Saxons, pièce maîtresse du dispositif, réagissent assez mollement. La contribution étrangère la plus importante (50 000 francs) viendra de la Hongrie, pays dont le régime quasi féodal venait démentir la réputation résolument « moderne » qu’on voulait faire au calvinisme. Pour le reste, Genève n’est plus en 1910 la petite cité aux abois que les Réformateurs soumettaient à leurs lois de fer : ses financiers contribueront généreusement aux frais (700 000 francs, dont 67% d’origine genevoise) du Mur à l’abri duquel leurs ancêtres avaient édifié leur fortune.

 

HARO SUR LE CATHO

 

Cette importance des Anglo-Saxons en lien avec la renommée que Charles Borgeaud veut assurer à ce monument au calvinisme - et à sa capitale mondiale – se révèle aussi dans deux autres figures représentées, en particulier celles de Roger Williams et d’Oliver Cromwell.

 

Charles Borgeaud s’en explique dans plusieurs lettres au sculpteur Bouchard où il insiste (lourdement) sur toute la symbolique qu’il veut y voir figurer.

 

Pour ce qui est du théologien et pasteur baptiste américain Roger Williams (1603-1684), il le verrait bien avec une hache, celle du squatter de la Nouvelle-Angleterre.

 

Le sculpteur lui préfère une pioche qui fait moins bourreau, ce qui plaît modérément à Borgeaud, qui trouve que « la pioche apparaît comme un attribut qui distrait le regard et ne serait pas compris du gros public. Elle empêcherait qu’on ait l’idée d’un chef d’État, ce serait extrêmement fâcheux, tout particulièrement pour les Américains. »

 

Roger Williams finira avec un gros bâton.

 

Quant à l’homme d’état Oliver Cromwell (1599-1658), Charles Borgeaud, fort de ses diplômes et de sa neutralité toute suisse, précise ses exigences quant au projet qui lui est soumis par Bouchard:

 

Pour l’historien éclairé et impartial, Cromwell est le fondateur de l’empire britannique. Il fut le plus puissant protecteur de la Réforme au XVIIe siècle. (...) Ce Cromwell me fait une impression très différente de celle que j’attendais. La note que vous m’avez demandée sur la dominante du personnage que nous désirons placer dans notre monument insistait sur le caractère du Protecteur puissant et fort, au physique comme au moral. Vous avez représenté le penseur appuyé il est vrai sur le glaive, mais le  penseur méditant une parole de sa bible qu’il tient entrouverte dans sa main droite. (...) Ne serait-il pas possible de redresser aussi cette tête, de bomber cette poitrine sous la cuirasse, de fortifier ce bras et cette main, de diriger les yeux en haut et de laisser de côté le livre ?

 

Cette insistance sur le côté martial du calvinisme est aussi liée au contexte de la Genève de Charles Borgeaud telle qu’il l’interprète, comme l’explique très bien Luc Weibel :

 

La Genève de Borgeaud est à majorité catholique. Il importe de contenir cet élément hétérogène, et comment mieux le faire qu’en compensant une infériorité numérique par le recours à la force symbolique de l’héritage historique ?

 

JE N’AI PAS LU LE LIVRE MAIS J’AI VU LE FILM

 

À noter qu’un documentaire dans lequel Luc Weibel intervient, a été inspiré par ce livre :

 

Le cinéaste Roland Pellarin a lu mon livre (quinze ans plus tard ?) et a décidé de l’intégrer dans un film qui raconterait la saga Boissonnas. Il n’a pas trouvé de financement et s’est rabattu sur un documentaire sur le Mur – très bien fait, avec une foule de documents nouveau, « Faire le Mur ». Il a réussi à y intégrer une séquence « Régis Debray », filmée à Paris... au Mur des Fédérés. (...) Depuis lors, « le Monument » est la source obligée de toute recherche future sur le sujet – y compris celle qui a donné lieu à une exposition à la Maison Tavel (avec publication à laquelle j’ai participé) (L’Écrivain en herbe, inédit, 2021).

 

Réalisé tout récemment par ce cinéaste genevois, le titre définitif du film est devenu Le Mur : un retard en pierre (2016) et complète le livre sous l'angle visuel, apportant un point de vue très original, en particulier dans ce qui est révélé sur l’influence égyptienne – celle des pharaons – dans la conception du Monument, avec ses quatre grandes figures hiératiques et son petit Nil canalisé qui circule, rectiligne, aux pieds des Réformateurs.

 

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On assiste à la création du projet à travers les esquisses et les plans de ses deux architectes lausannois – Alphonse Laverrière (1872-1954), à qui l’on doit la Tour Métropole à Lausanne et Jean Taillens (1872-1963), architecte associé de la Gare de Lausanne –, ainsi que ceux de ses sculpteurs, Henri Bouchard (1975-1960), auteur, entre autres, des Quatre allégories du Printemps qui ornent les Magasins Printemps à Paris, et Paul Landowski (1875-1961), à l'origine du célébrissime Christ rédempteur du Corcovado, à Rio.

 

LE ROMAN DE CHARLES BORGEAUD

 

Ce livre passionnant est aussi, en filigrane, le portrait du grand-père de l’auteur, de cette forte personnalité genevoise qu’a été Charles Borgeaud, à l’origine d’un rêve de pierre dont l’auteur parvient à nous faire comprendre tous les tenants et les aboutissants avec son talent d’écrivain et sa capacité de synthèse habituels:

 

Je combine la biographie de Charles Borgeaud, le récit des événements, tout un contexte sur les « monuments » du XIXe siècle. (...), l’évocation de la partie allemande du Monument, le Grand Electeur et son descendant Guillaume II. Charles Borgeaud, fasciné par l’empereur, comme l’était son fils dans le salon d’Onex, quand il nous avait montré le manuscrit du récit de la rencontre à la cathédrale de Berne. (L’Écrivain en herbe, inédit, 2021).

 

Justement, pour ceux qui douterait encore de la dimension littéraire de ce livre, impossible de ne pas citer l’extraordinaire passage sur la visite du Kaiser à la cathédrale de Berne le vendredi 6 septembre 1912 où l’écriture de Luc Weibel se mêle à celle de son grand-père pour ce qui s'apparente, dans le genre et dans le style, à la célèbre scène des « Comices agricoles » de Flaubert dans Madame Bovary.

 

Charles Borgeaud veut rencontrer l’Empereur Guillaume II en relation avec le Monument des Réformateurs, qui a un lien avec la dynastie prussienne (le Grand Électeur Frédéric-Guillaume de Brandebourg y est représenté dans un des bas-reliefs).

 

On remarquera dans ce passage l’admiration ambigüe et la fascination béate de ce démocrate protestant genevois pour le représentant d’une vieille dynastie impériale européenne. On a beau être calviniste, on en n’est pas moins mondain. On veut bien représenter dans la pierre la doctrine de Calvin et la grandeur de Genève, mais lois somptuaires ou pas, comment rester insensible à l’apparat et au faste du pouvoir temporel ?

 

On touche ici à un point important de l’histoire de Genève et de la Suisse, sur lequel Borgeaud et d’autres se sont toujours plus à insister : l’importance des relations personnelles avec de hauts personnages susceptibles d’exercer une influence bénéfique sur le destin de la petite République. Ces liens passent souvent, au XIXe siècle, par le « préceptorat », cette institution dont l’Europe française des cours faisait un champ d’action privilégié pour les jeunes Suisses romands. On connaît le rôle de Frédéric-César de la Harpe auprès du tsar Alexandre Ier , dont les effets se firent sentir en 1814, quand la Russie – cas assez notable – insista pour que la Suisse ne revienne pas entièrement à l’ancien régime, qu’elle conserve au moins l’apparence des acquis de la Révolution, en renonçant notamment à remettre le Pays de Vaud sous la tutelle de Berne... Un Genevois, Frédéric Sordet, fut précepteur dans la famille grand-ducale de Weimar, où il connut Goethe, à qui il fit voir les premières histoires en image de Rodolphe Töpffer. (...) La tradition se poursuit avec le Neuchâtelois Frédéric Godet, dont l’élève était le futur empereur Frédéric III, avec Humbert, grand ami des Saxe-Weimar.

(...) Borgeaud retrouve ses collègues, Gautier, Bouvier et Bordier dans le chœur de la cathédrale, là où on leur a dit d’attendre l’auguste visiteur, tandis que ‘le canon tonne au loin annonçant l’arrivée du train impérial’.

« À deux heures et demie le silence se fait. On attend. Nous sommes en ligne dans l’ordre des invitations, devant nos stalles, le chapeau à la main, en face de la nef immense, dans le jour tamisé. Un bourdon de cloches nous enveloppe, remplit la cathédrale de ses accords puissants. Au loin devant nous la place blanche, entrevue à travers le porche. Soudain, elle se couvre d’ombres qui passent, on perçoit le bruit des chevaux, des voitures et la grande porte s’obscurcit. Le clocher se tait. Quelque chose se passe sous le portail, la présentation des trois pasteurs du Münster. Nous tendons l’oreille, mais la distance est trop grande, aucun murmure ne nous arrive. Le silence pour nous est complet. Il dure quelques minutes, puis une voix nouvelle retentit. Cette fois c’est l’orgue qui nous avertit de l’arrivée de l’empereur et du président sous la voûte. Tout à l’heure les accents du vieux chant de l’Escalade Cé qué l’aino les accompagneront. C’est une attention inattendue, impressionnante pour nous au plus haut degré.

Le souverain, en uniforme gris et bleu, le bâton doré du commandement suprême à la main, et le magistrat, au chef tout blanc sur de larges épaules vêtues de noir, s’avancent lentement au centre de la nef, la tête et le regard en haut. Je sens qu’une émotion me gagne. Ils avancent toujours. Comme ils arrivent à la grande table de marbre noir qui sépare de la nef le chœur où nous sommes, nous nous inclinons. Alors M. de Claparède, sortant de la pénombre, s’interpose entre nous et la présentation, toute muette, se fait par gestes. Guillaume II tend la main à M. Lucien Gautier, puis à moi, à Bouvier et à M. Ami Bordier. Il a la poignée franche du soldat. J’ai serré moi aussi en carabinier. »

 

©Sergio Belluz, 2022, le journal vagabond (2022)

 

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06/05/2022
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