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Une des premières bandes dessinées américaines à grand public, publiée en 1905 dans le supplément dominical du grand quotidien The New York Herald.

C’est une sorte de sitcom : Nemo, un enfant, rêve du pays de Slumberland, où la princesse veut le voir et où Flip, un garnement jaloux, essaie de l’en empêcher. Chaque semaine, c’est l’histoire d’un rêve en une planche très librement dessinée, où les monuments, les éléments, la nature et les gens de Slumberland se liguent pour empêcher que Nemo reste à Slumberland. À la fin de la planche, on voit Nemo se réveiller dans son lit, soit qu’il tombe du lit parce que dans son rêve il tombait, soit qu’il se bat avec ses oreillers parce que dans son rêve il se battait contre des animaux.

Le dessin est très proche du style Art Nouveau, les bords des personnages et des objets dessinés sont renforcés. Très grande liberté, très grande fantaisie (les plantes grandissent en une planche et envahissent tout le dessin, les personnages peuvent commencer l’histoire dans le haut de la plante, et la finir au pied de la plante, par exemple), mais a tout de même un peu vieilli, notamment dans les textes, un peu redondants, du style un personnage tombe et il dit « quelle chute ! ».

Cette série a marqué tous les grands dessinateurs américains.

Panorama du roman graphique* (une longue série brève) # 02 : Winsor McKay, 'Little Nemo in Slumberland' (1905).

(la suite au prochain épisode)

*On devrait dire « narration graphique »: sous l’étiquette commerciale de « roman graphique » (de l’américain « graphic novel ») sont réunies des bandes dessinées pour adultes où l’on trouve fictions, biographies, récits de voyage ou reportages.

©Sergio Belluz, 2015.