sergiobelluz

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Willy, roi du calembour bon.

Dans l’amusant Feu Willy : avec et sans Colette de François Caradec (Paris : Jean-Jacques Pauvert aux éditions Carrère, 1984), que j’ai déjà évoqué ailleurs ( Il y a du monde dans la tour d’ivoire), je pensais ne lire que la vie un peu ennuyeuse de l’ex-mari de Colette, or c’est aussi une explication passionnante du monde de l’édition des années 1900-1930, qui ressemble beaucoup au nôtre.

 

Henri Gauthier-Villars (1859-1931), qui avait compris le fonctionnement du système, avait créé une sorte d’atelier dont le nom global était Willy, son pseudonyme, qui publiait des textes travaillés à différents niveaux de spécialité par des gens comme Curnonsky, Paul-Jean Toulet, Jean de Tinan, Pierre Weber et pleins d’autres.

 

C’était très profitable : des tirages à trente mille exemplaires et plus, et Willy payait très bien ses collaborateurs. Tout cela dans un contexte de littérature commerciale très semblable au nôtre.

 

Mais à part cet aspect éditorial, impossible de ne pas éclater de rire avec les mauvais calembours du facétieux Willy. Dans ses fameuses Lettres de l’Ouvreuse, sa critique musicale, on trouve des perles du style : « Othello : une tempête dans un Verdi ».

 

Les chroniques musicales de Willy ont été réunies dans des recueils aux noms facétieux comme La Mouche des Croches (1894), La Colle aux Quintes (1899), Garçon, l’audition (1901) – et ne parlons pas du nom de ses personnages de fiction : Suzanne Aubin, Nini Seffini, Mme d’Amouredo (Claire), Andrée des Hartisses, le marquis de Vlaksastir, le baron d’Ethelred.

 

©Sergio Belluz, 2016, le journal vagabond (2015).

 

Illustration: Willy, par Boldini.

 

1920 Willy par Boldini.jpg



17/11/2016
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