sergiobelluz

Après la Fondation Niarchos, j’ai repris la navette pour rejoindre la place Syntagma et suis retourné vers 19.00 à ce chez moi temporaire, longeant l’avenue Sofias, avec ses élégants hôtels particuliers qui abritent aujourd’hui ambassades (Égypte, France, Belgique, Italie, Norvège, Portugal, Grande-Bretagne...) et musées, le Theocharakis, le Benaki, le Goulandris (un musée des Cyclades et de l’art grec ancien), tous passionnants, et à visiter, et que je n’aurai pas l’occasion de visiter cette fois-ci.

Je remarque aussi, tant à l’Opéra National Grec qu’au Musée Theocharakis, deux hommages à un autre grand mythe grec par excellence : Maria Callas, dont on fête cette année le quarantième anniversaire de la mort (j’avais seize ans, et ça ne m’avait pas particulièrement marqué apparemment, je ne m’en souviens pas du tout).

À l’Opéra National, on organise un ‘Maria Callas Opera Gala’ au magnifique amphithéâtre Hérode Atticus, sous l’Acropole, l’occasion prétexte idéale pour faire une soirée lyrique qui va probablement égrener tous les tubes de la diva – Norma, Lucia, Traviata, Medea... – interprétés par les grandes sopranos grecques du moment, Celia Costea, Myrtò Papatanasiou, Christina Politsi, avec l’Orchestre National sous la direction d’Elias Voudouris.

Quant à l’expo ‘Maria Callas : The Myth Goes On’, au Musée Theocharakis, elle célèbre le mythe, justement.

Mais que célèbre-t-on, au juste ? La Grecque née pourtant aux États-Unis ? La cantatrice ? La tragédienne ? La petite amie  dédaignée d’Onassis ?

On a l’impression, par l’image utilisée, que c’est surtout la grosse chanteuse devenue mince, la laide myope à lunettes devenue reine de beauté, la mal attifée devenue gravure de mode pour Givenchy.

©Sergio Belluz, 2017, le journal vagabond (2017).