Toâ et Moâ: présentation du spectacle
QUI A DIT QUE LES SUISSES ÉTAIENT TROP SÉRIEUX ET MANQUAIENT D'HUMOUR?
Saviez-vous que des chansons aussi célèbres que « Dans la vie faut pas s’en faire », « Valentine », « Ma Petite Tonkinoise », « Je sais que vous êtes jolie », qui ont fait le succès de Maurice Chevalier, de Josephine Baker ou de Jean Sablon, ont été composées par le plus suisse des Parisiens, Henri Christiné, né à Genève, compositeur d’œuvres lyriques qui connurent une gloire extraordinaire ? À Paris, son opérette PhiPhi (1918) tint l’affiche pendant plus de trois ans.
Et saviez-vous que le compositeur suisse Arthur Honegger, plus connu aujourd’hui pour ses opéras et ses oratorios – Le Roi David (1925) et Judith (1925), les deux sur un livret de René Morax, Antigone (1927) sur un livret de Jean Cocteau, Jeanne au bûcher (1938), sur un livret de Paul Claudel – était aussi le compositeur du très sexy Les Aventures du Roi Pausole (1930) ?
L’humour, l’esprit, le second degré, la dérision, les jeux de mots, les doubles sens, sont des constantes de la culture francophone, qu’on retrouve tout autant chez Oin-Oin, héros suisse d’innombrables histoires drôles, que chez des compositeurs comme Rameau, Bizet, Poulenc, Satie ou chez des chanteurs dits populaires comme Yvette Guilbert, Boby Lapointe, Henri Salvador, Serge Gainsbourg ou encore, plus près de nous, Brigitte Fontaine et Philippe Katerine.
Façon stand-up, prenant le public à témoin et se plaçant en droite ligne dans cette tradition,
TOÂ ET MOÂ
puise dans plus de 100 ans de répertoire musical francophone pour mettre en scène les amours d’un couple d’égocentriques qui causent, qui chantent, et qui, entre deux bagarres et deux réconciliations, en profitent pour évoquer les hauts et les bas de la vie de couple.
La musique est, bien sûr, d’Henri Christiné et d’Arthur Honegger, mais aussi d’Adolphe Adam, Jacques Offenbach, Charles Lecocq, Léo Delibes, Edmond Audran, Reynaldo Hahn, André Messager, Maurice Yvain, Manuel Rosenthal ou Georges Van Parys.
Les paroles, on les doit, entre autres, à la plume facétieuse d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy (les duettistes favoris d’Offenbach), Albert Vanloo (un dramaturge belge, ce n’est pas une blague), Francis de Croisset et Robert de Flers (des rois du théâtre de boulevard, les Barillet et Grédy de 1920), Marcel Bertal et Louis Maubon (auteurs des paroles du célébrissime Je cherche après Titine, repris par Chaplin dans Les Temps modernes), Yves Mirande (fameux revuiste et réalisateur des années 30), René Dorin (le père de la dramaturge Françoise Dorin), André Hornez (Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? c’est lui), Albert Willemetz (auteur de l’hilarant Félicie aussi de Fernandel) et, excusez du peu, M. Moâ Soâ-même : Sacha Guitry.
©Sergio Belluz, 2019
Photo: Olivier Levigne, avril 2019
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