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Françoise Fabian Forever

J’ai toujours aimé les acteurs et actrices qui chantent – Jean Gabin, Michel Simon, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Jane Birkin, Catherine Deneuve... – on se rend compte, avec eux que ce qui compte toujours c’est ce qui est exprimé, quelles que soient les qualités vocales de l’interprète.

 

Les comédiens, par leur sensibilité au texte et leur aisance verbale, savent toujours compenser, équilibrer une performance, même si le texte chanté n’est pas à la hauteur, ou si la voix laisse à désirer.

 

C’est tout l’art d’un bon artiste que de savoir choisir ce qu’il faut mettre en avant ou mettre en valeur dans toute forme d’expression.

 

Dans le cas de l’extraordinaire comédienne Françoise Fabian, venue chanter dans le cadre des Spectacles Onésiens (à la salle communale d’Onex, dans le Grand Genève), tout est là : timbre et diction reconnaissable entre mille, musicalité raffinée, intelligence du texte, humour, présence, séduction.

 

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Et c’est tout un univers amoureux, sensuel et nostalgique qui s’exprime à travers ce petit bout de grande femme magnifique de quatre fois vingt ans passés, dont le charme est aussi redoutable aujourd’hui qu’il l’était pendant le long entretien de Ma nuit chez Maud  de Rohmer, avec un Jean-Louis Trintignant captif et captivé.

 

Accompagnée d’un trio clavier-guitare-violoncelle, Françoise Fabian fait passer ce je-ne-sais-quoi d’amoureux, d’intime, de drôle et de triste, de subtil, d’aristocratique, de racé, d’insolent qui caractérise tout ce qu’elle fait, au théâtre comme au cinéma.

 

Mon amour des comédiens qui chantent tient aussi au fait que ce qu’ils chantent s’enrichit encore de ce qu’ils sont, de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils ont transmis dans leurs films et leurs pièces, comme une dimension supplémentaire, un univers culturel beaucoup plus vaste que la simple chanson interprétée, qui devient un élément parmi d’autres d’un monde exprimé avec toute une existence artistique qui accompagne notre propre existence, qui nous en rappelle les étapes, les moments de tristesse et de bonheur.

 

©Sergio Belluz, 2018, le journal vagabond (2018)

 

 


 

 



14/12/2018
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