Le retour du Moumy.
Hier, j’ai eu un moment la compagnie du « Moumy », le surnom temporaire d’un chat de quartier qui vient chaque jour, s’installe, mange, ronronne, jusqu’à ce qu’il faille s’en aller. On lui a ménagé des sortes d’étapes dans l’appartement (avec linges à son odeur).
Il y a le lit (avec deux couvertures, dont une rouge où il aime se vautrer), le bureau, et, dans le salon, son petit coussin avec son linge bleu sur le canapé – et aussi une chaise (la partie sous la nappe de la table).
C’est un chat noir et blanc, très poilu, pas du tout agressif, confiant, qui ronronne très vite et bave quand on lui fait ses gratouilles.
Il y a quelque chose de rassérénant dans le ronronnement d’un chat, quelque chose de primal et de fondamental, comme une vibration ancestrale qui va au-delà du simple contentement (ou d’un simple système de défense) du chat.
Et je lui parle, à ce Moumy, et il m’écoute. Quand je lui dis : « Reste-là » (sur son coussin du canapé, au salon), il y reste, et ne me suit pas.
Je passe ma main sur lui de la manière la plus absorbante possible, je sens sa vie, sa chaleur, sa vibration, j’absorbe et je donne.
Je pense à la phrase de Cocteau : « Ce n’est pas vous qui caressez le chat, c’est le chat qui se caresse à vous », et je me dis que dans mon cas, ce n’est pas tout à fait exact.
©Sergio Belluz, 2017, le journal vagabond (2014).
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