Notes grecques (09) : à la fortune du port
Les entrepôts du vieux Pirée, je les ai encore connus lorsque j’étais enfant, tout comme l’ancien terminal maritime, aujourd’hui désaffecté.
En me promenant, je me suis rappelé soudain un quartier tout aussi semblable, un autre quartier de petit commerce, de pièces mécaniques et d’objets liés à l’activité portuaire.
Je le revoyais, cet autre quartier, sans arriver à me rappeler exactement dans quel pays le situer. Je le voyais près de la mer, près du port, y descendant par plusieurs rues très raides.
Et soudain, je me suis souvenu : c’était le quartier de Galata, juste sous la tour du même nom, à Istanbul, plusieurs rues parallèles au bord de l’eau où ce n’étaient qu’ateliers et quincailleries de toutes sortes, un autre quartier grec caché sous un quartier turc – et pourtant toujours là.
Il y a quelque chose de très émouvant pour moi dans les ports, que ce soit dans les activités qui s’y déroulent, embarquements et débarquements de voyageurs, d’employés, de marchandises, quelque chose d’éternel et de temporaire, quelque chose de profondément humain.
L’ailleurs y est omniprésent.
Il y a les petits et les gros bateaux, les cargos, les navettes, la mer, toujours sale et qui sent le pétrole, et toute une infrastructure portuaire très élaborée qui va de portes d’accès contrôlées, de douanes, de bureaux, de guichets, d’entrepôts et de vastes espaces utilitaires.
Le Pirée n’y fait pas exception et l’on comprend vite qu’avec toutes ses îles et tout ce commerce, et ce trafic (au propre et au figuré) il n’est pas étonnant que les armateurs grecs – un pléonasme - fassent fortune.
Ces grandes infrastructures sont aussi le lieu idéal pour tout un pan du streetart, qui y trouve des espaces extraordinaires pour y déployer sa monumentalité.
J’ai particulièrement aimé une très belle et gigantesque Victoire de Samothrace, ainsi qu’une naumachie légendaire que l’artiste, prévoyant, a datée à l’avance pour 2021, pour célébrer le deux mille cinq centième anniversaire de la Bataille de Salamine contre les Perses.
©Sergio Belluz, 2017, le journal vagabond (2017).
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