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Oriana Fallaci et l’Homme.

Un Uomo d’Oriana Fallaci, un livre magnifique – pas un roman, mais aussi passionnant qu’un roman : un témoignage.

 

Un portrait magnifiquement écrit, passionné, amoureux, mais aussi objectif, tout est dit à travers l’amour de cette femme journaliste et écrivain pour cet homme rebelle contre le régime militaire grec de Papadopoulos.

 

C’est toute l’intimité d’une dictature qui est dévoilée, les filatures, les brimades, les abus de pouvoir, les tortures physiques et morales, c’est le fonctionnement interne d’un système.

 

C’est aussi toute l’ambigüité humaine, qui se prend au jeu du pouvoir et du contrepouvoir, les deux jouant au chat et à la souris, aucun ne réfléchissant au-delà de cette interaction – qu’est-ce que le pouvoir ? qu’est-ce que l’homme ? –, aucun ne remettant en cause l’ensemble, le système humain lui-même, qui veut des dominants et des dominés, des actifs et des passifs, des forts et des faibles, des riches et des pauvres, quel que soit le régime.

 

C’est tout ça qu’Oriana Fallaci transmet par sa propre interrogation sur cet homme, qu’elle a compris entièrement, dont elle a admiré la rébellion, dont elle a aimé les contradictions.

 

« L’habitude est la plus infâme des maladies parce qu’elle nous fait accepter n’importe quel malheur, n’importe quelle douleur, n’importe quelle mort. Par habitude, on vit aux côtés de personnes odieuses, on apprend à porter des chaines, à subir des injustices, à souffrir, on se résigne à la douleur, à la solitude, à tout. L’habitude est le plus impitoyable des poisons, parce qu’il entre en nous lentement, silencieusement, il grandit peu à peu, se nourrit de notre inconscience, et quand on comprend qu’il est partout en nous, chaque fibre de nous-mêmes s’y est adapté, chacun de nos gestes est conditionné, il n’y a plus de médecine pour nous guérir. » (ma traduction)

 

Oriana Fallaci, Un Uomo (Milano: Rizzoli, 1979)

 

©Sergio Belluz, 2017, Le journal vagabond (2015)

 

 

1979 Fallaci Oriana Un Uomo.jpg

 

L’original: « L’abitudine è la più infame delle malattie perchè ci fa accettare qualsiasi disgrazia, qualsiasi dolore, qualsiasi morte. Per abidtudine si vive accanto a persone odiose, si impara a portar le catene, a subire ingiustizie, a soffrire, ci si rassegna al dolore, alla solitudine, a tutto. L’abitudine è il più spietato dei veleni perché entra i noi lentamente, silenziosamente, cresce a poco a poco nutrendosi della nostra inconsapevolezza, e quando scopriamo d’averla addosso ogni fibra di noi s’è adeguata, ogni gesto s’è condizionato, non esiste più medicina che possa guarirci. »

 

 



09/12/2015
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