Jordi Savall: Ibn Battuta, sans tambour ni trompette, mais avec viole de gambe
C'est avec l'écrivain globe-trotter Ibn Battuta (1304-1377), mis en musique par Jordi Savall et son ensemble Hespèrion XXI, que le festival GREC, le Festival de Théâtre de Barcelone, s'est conclu sur la scène du magnifique amphithéâtre à la grecque situé sur la colline du Montjuïc.
Un très beau concert où, entre deux extraits du passionnant journal de voyage d'Ibn Battuta - le Maroc (il est né à Tanger), le Mali, l'Égypte, Jérusalem, Damas, La Mecque, l'Irak, l'Iran, le Yémen, Zanzibar, Oman, le Golfe Persique, l'Anatolie, la Crimée, Constantinople et l'Asie Centrale - on entendait les musiques qui l'avaient peut-être accompagné, des 'Taksim', ces magnifiques improvisations méditatives, et des airs religieux musulmans, des chants ottomans, des mélodies traditionnelles de Turquie, de Syrie, du Yémen ou d'Afghanistan, de la musique byzantine en grec, des danses soufies, le tout interprété sur les instruments de ces régions par des musiciens virtuoses, Jordi Savall et sa viole de gambe compris.
Un triomphe pour ce catalan qui a fait de la musique l'instrument de la compréhension et de la tolérance.
Malgré la chaleur étouffante, que mon bel éventail flamenco blanc à pastilles noires allégeait à peine, tout le monde a répondu à cette passionnante invitation au voyage exotique en terres orientales.
Personnellement, ça m'a rappelé de très belles visites et de délicieuses rêveries à Istanbul, à Konya, en Anatolie, dans ce monde musulman sensuel et rythmé par les appels à la prière.
Un spectacle à la fois littéraire et musical qui nous rappelle que Marco Polo, mort dans ces années-là, n'a pas été le seul à traverser le monde et que le monde musulman, alors, était dans son âge d'or, l'arabe étant parlé, comme l'anglais aujourd'hui, dans presque toutes les régions qu'à visitées Ibn Battuta.
En histoire, tout est relatif, tout est cyclique.
©Sergio Belluz, 2017, le journal vagabond (2017)
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